mardi 16 février 2010


Très difficile de savoir par où commencer. Je viens de passer ce qui est probablement un des meilleurs weekends de ma vie, ou rien que ça. Mardi Gras à la Nouvelle Orléans c'est une pure folie. Ce chapitre comporte de fortes références à la consommation d'alcool, vous m'en voudrez pas hein, il faut bien que jeunesse se fasse !
Mais j'y reviendrais plus tard.

Commençons par le Super Bowl qui a eu lieu le weekend dernier. Pour une nation où le Football Américain est plus qu'une religion, autant vous dire que c'est un peu comme le retour du petit Jésus volume 2.
La grande tradition veut qu'on se rejoigne quelque part, de préférence un endroit avec une bonne grosse télé HD, qu'on amène de quoi alimenter un régiment de légionnaire en bière, et qu'on cuisine toute l'après midi.
Donc ça vous donne un peu une idée de l'ambiance bon enfant. On s'est donc réunis à la maison d'une amie où on a passé l'après midi à "pregame" (comprendre se préparer au match en buvant des bières), et cuisiner, et bien sûr mettre ESPN pour avoir le droit à tous les reportages et commentaires d'avant match, un peu comme une finale de coupe du monde de foot.
Les participants cette année étaient les Colts d'Indianapolis et les Saints de New Orleans. Il s'agissait de la première apparition des Saints en finale du Super Bowl, ils emportaient donc la sympathie de la plupart des gens, qui assimilent encore la ville au désastre Katrina. Un peu comme si Tchernobil se mettait au football et finissait en finale de la ligue des champions.
Bref, je supportais personnellement New Orleans parce qu'il faut bien l'avouer, c'est une ville Française à riche culture Créole, et puis le symbole de l'équipe est la fleur de lys Française, un peu de chauvinisme de temps en temps ça fait du bien.

Etonnement, et c'est là qu'on voit que la manipulation médiatique atteint son paroxysme, les pubs sont tout autant attendus que le match. En effet, pour un événement suivi par des centaines de millions d'Américain, le prix de diffusion atteint les centaines de millions de dollars pour un spot publicitaire. Donc les grosses enseignes rivalisent d'originalité pour la création de leur promotion, et il faut bien avouer que les pubs sont excellentes pour la plupart du temps.....mais ça reste de la pub hein, laissez mon cerveau tranquille, et redonnez moi une bière. Petit clin d'oeil à la France avec la nouvelle pub google, trouvez là sur Youtube elle vaut le détour (oui j'ai compris que c'était un spot Français quand la moitié des gens présents ont commencés à crier mon nom pour que je vienne assister à l'étendue de l'amour Américain pour la France, ou pas). L'évenement publicitaire donne même lieux à un site conçu exclusivement pour les spots, et à de nombreuses chaînes différentes sur Youtube. Si vous voulez un petit aperçu des pubs diffusés pendant le super bowl rendez vous sur http://www.superbowl-commercials.org. Je promets ne pas avoir été soudoyé par aucune compagnie publicitaire.
La mi temps donne lieu au show du half-time tout autant attendu que le match. Une scène gigantesque est montée au milieu du stade avec effets pyrotechniques et tout ce qui va bien, cette année The Who's étaient à l'honneur avec un concert d'une quinzaine de minutes.

Au bout d'un match qu'au final peux d'entres nous se souviennent entièrement (je leur avais pourtant dit qu'attaquer l'apéro à 13h00 était une mauvaise idée, le match étant à 19h00), les Saints l'emportent après une magnifique interception de Henderson dans le 4th quarter (oui, des gens se sont mis à pleurer, pour de vrai), 31 à 17.

On savait bien que le weekend d'après Mardi Gras était célébré à la Nouvelle Orléans, et avec la victoire des Saints, tout le monde a compris que c'était l'endroit où il fallait être. Un petit élan d'émotion m'a fait lever de ma chaise pour lancer un beau "God I wish I could to go to New Orleans next weekend". Et bien petit Jésus m'a apparemment entendu, puisqu'une amie présente dans l'assemblée avait un ami habitant là bas.
C'était décidé, on allait s'y rendre le weekend prochain.

Bon, les Américains prononcent Mardi Gras avec leur mignon accent (en fait non c'est dégueulasse) pour faire honneur à la fête traditionnelle Française. New Orleans se trouve en Louisiane, ancienne colonie Française dans les premières périodes coloniales Américaine, la ville a gardé une forte influence Française, et un dialecte Creole/Français est encore parlé par certaines personnes. Petite indication : le French Quarter est l'endroit le plus agité de la ville, avec les meilleurs bars et divers clubs.

Un Road trip vers Nola (surnom de New Orleans), c'est 11 heures de route, 1 paquet de cigarette, 7 CDs gravés, 2 packs de bière, un accident de voiture (oui, la région entre Alabama et la Louisiane est connue pour ses routes gelées la nuit, on y a pas manqué avec un magnifique dérapage non contrôlé qui nous a mené directement sur la barrière de sécurité, heureusement plus de peur que de mal), et un peu trop de McDonald.
On a passé le weekend dans une Fraternity House. Petite explication, dans les grosses universités Américaines, on trouve de nombreuses fraternités et sororités, destinés principalement à avoir un groupe d'amis avec qui on peut socialiser et par lequel on rencontre du monde (ah, et en rejoignant une d'entre elles on a aussi le droit à l'alcool gratuit et la fête tous les soirs, mais bon c'est secondaire non?). La plupart de ces fraternités ont leur propre maison (généralement immense) où les frères/soeurs vivent entre eux, les membres payent une certaine somme en début d'année à l'association qui fournit ensuite le logement, les frais divers reliés à l'adhérence, et encore une fois tout ce qui est alcool.
Donc on a passé le weekend dans une de ces fameuses maisons, et bon autant vous dire qu'ils rigolent pas trop. Je me suis senti petit joueur face à la plupart des frères, qui ne doivent pas réellement savoir ce qu'est le monde quand on est sobre.

Arrivée le vendredi soir à 2 heures du matin, acceuilli par un pack de 40 bières, 10 minutes après et le temps de déposer nos affaires, on s'est retrouvé à l'arrière d'un pick up en direction de Bourbon Street (j'ai honnêtement pas tout suivi, mais ça restait monumentale).
Voilà pourquoi j'aime par dessus tout Nola : étant une des villes les plus libérales des USA, il est autorisé de consommer de l'alcool en lieu public, à toute heure de la journée. Imaginez la scène : 8 personnes à l'arrière d'un pick up, hurlant en buvant de la bière et en faisant monter d'autres personnes toutes les 10 minutes. Dans n'importe quel autre état, et même en France on aurait tous certainement pris une balle dans la tête. Mais non, pas à Nola. Les voitures de police regardent d'un air serein les gens se biturer sans broncher. Tu as 15 ans et tu ne peux pas boire légalement ? Et bien à Nola tu peux même aller danser avec les flics une bouteille de jack à la main.
On a donc fait quelques bars (et oui, quelqu'un m'a donné une carte identité périmée, et honnêtement les videurs c'est un peu comme les flics, ils en on un peu rien à carrer tant que t'as quelque chose à leur montrer), avant de finir dans le french quarter où le pick up s'est improvisé en dance floor à 7 heures du matin. Bonne première nuit. Mais ça n'avait honnêtement rien à voir avec la suite.

Lever le lendemain à 11 heures pour attaquer les festivités journalières. L'évenement principal du Mardi Gras sont les parades disséminés un peu partout dans la ville.
Vers 2 heures on s'est donc rendu à une des grosses parades, où la fraternité avait un stand avec à peu près 7 barriques de bières. Ca vous donne une idée de l'ambiance. Des milliers de personnes se retrouvent le long de l'avenue en attendant la parade, et en profitent pour boire et faire la fête. La parade dure à peu près une heure, où des chars immenses défilent en lançant des cadeaux à la foule. L'objet principal est le collier de perles (plastique hein) multicolores que les chars lancent à la foule, symbole du Mardi gras. Le but étant d'en récoler le principal pour avoir l'air fresh. Après 4 heures près des bariques, une 20aine de colliers autour du coup et des verres à shot prêts à être remplis, on s'est dirigé vers Bourbon Street dans le French Quarter. De la folie. Des milliers de personnes dansant dans la rue et partageant leur alcool, encore une fois, la police ne bronche pas. D'ailleurs, la seule raison pour laquelle on peut être arrêté à Nola c'est d'uriner en public, où de se battre, et oui. En 3 jours j'ai vu qu'une seule personne se faire arrêter, pas comme une féria Française quoi.
La tradition veut que les filles montrent leurs seins pour récolter plus de colliers et se faire offrir différents cadeaux lancés depuis les balcons des maisons longeant les avenues principales. Beau paysage.
Petite présence des activistes religieux qui ont fait tentative de présence à l'entrée de Bourbon Street, avec des pancartes immenses et hurlant à la foule qu'avec l'alcool, les drogues et la fornication on finira tous en enfer. Tant pis, ça valait le coup.

La Nouvelle Orléans me rappelle énormément la Réunion au niveau de l'architecture et du style colonial des maisons, notamment le quartier français. Il me serait difficile de passer outre le "WHO DAT" que des centaines de personnes criaient toutes les minutes. Il s'agit de la devise de New Orleans et des Saints, alors autant vous dire qu'après la victoire au Super Bowl il fallait s'y habituer. Les gens sont réunis partout où ils le peuvent et font la fête, que ce soit dans les rues bondées, l'arrière d'un pick up, les balcons des maisons, les monuments, les squares, des drapeaux de Nola flottent, l'alcool coule à flot, il fait beau et chaud, tout le monde est chaleureux et amical, décors idyllique.

Le soir on s'est rendu dans le club le plus réputé de la ville, pour voir MSTRKRFT. Autant vous dire que j'avais hâte. Et puis je me suis pas trompé, les Américains savent faire la fête. On a pris peur en début de soirée avec un intérieur bondé de monde, mais très vite les dirigeants ont ouverts la salle extérieure. J'aurais aimé prendre des photos (je n'en ai d'ailleurs pris aucune, trop de monde, et puis il faut choisir, une bière dans la main ou l'appareil!). Jardin extérieur entre 4 buildings immense, avec écran géant retransmettant l'image des DJs à l'intérieur du club et système son tout aussi puissant. Je suis généralement peu attiré par les clubs, mais là, c'était de la folie. Bon, il faut bien dire qu'avec les centaines de bouteilles d'eau consommées dans la soirée, on a vite compris que les gens ne tournaient pas qu'à l'alcool mais cherchaient une solution hydratante pour la drogue consommée. Qu'importe, une ambiance survoltée avec un MSTRKRFT d'excellente qualité.
Deux membres de la fraternité et moi ont terminés la soirée à 6 heures du matin dans un bar, avant de rentrer finir la vodka et aller se coucher.

Lendemain, lever 13h00 et direction la parade où la fraternité avait installée un autre stand (bien sûr). Ce fut une longguuuee journée, et une encore plus longue nuit. Je vais être honnête, après les margaritas et mon premier Keg Stand (on vous attrape par les jambes, vous place la tête au dessus du tonneau de bière, vous prenez le tuyau dans votre bouche et vous tenez le plus longtemps) la soirée était partie pour être de qualité.
La parade était encore plus déjantée avec la présence de l'équipe de football et le fameux Quaterback Brees dans un des chars.
Vers les 9 heures et la fin de la parade on s'est rendu dans le premier bar de la soirée. On a remontée l'avenue par laquelle la parade est passée, un désastre. Des sachets plastiques de partout, des milliers de colliers par terre, des canettes de bières, bref un ouragan. C'est à ce moment là que j'ai compris comment la ville nettoie. Trois cars de prisonniers du pénitencier local s'est rendu sur place et des centaines de prisonniers en combinaison orange encadrés par la police commençaient à nettoyer les rues. Un contraste intéressant.
Le reste de la soirée est honnêtement un peu floue, on a fait 3 ou 4 bars avec des ambiances différentes (Français, partez aux USA, vous épouserez une Américaine dans les mois qui suivent) mais tout aussi déjantés. Mardi Gras est honnêtement une invitation à la fête pendant un temps où tout le monde se lâche dans conditions.
Fin de soirée à Bourbon Street avec 2 autres survivants de la soirée, la plupart de nos amis n'ayant pas passer la barre des 2 heures du matin, en même temps les shots de whisky offerts par les demoiselles n'aident pas vraiment. Mais vu qu'on est des gens bien on place les épaves dans un taxi en direction de la maison. Bon un d'entre eux a été oubliée et s'est réveillé dans un buisson le lendemain, dommage.
Donc Bourbon Street vers les 5 heures du matin, conversation avec les activistes religieux encore présents, concours de Chug avec des inconnus, beaucoup de noms prononcés en Français (ça m'a valu une crêpe gratuite, j'adore ma langue), encore quelques boissons, un piano bar où on ne nous a pas laissé chanter (pas étonnant), et direction la fraternity house pour finir ce Mardi Gras.

Les mots sont introuvables pour décrire ce weekend, les gens rencontrés, le bon temps passé et l'ambiance incroyable de la ville.

Je finirais donc ce numéro alcoolisé par la devise du Mardi gras inspiré du Créole local:

Laissez les bons temps rouler !

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